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Comment le logiciel Antidote a changé ma vie d’écrivain

Ma vie a changé.

Bon, Ok, y a un peu d'exagération et de putaclic dans ce titre. Mais réellement, ma vie d'écrivain a été profondément impactée par un investissement que j'ai réalisé au début de l'été.

Antidote.

Mais avant d'aller plus loin sur cet investissement, voici le sommaire de ce Booksta N20 :

  • Grégoire Laroque a écrit un thriller très efficace dont vous pouvez retrouver la chronique ici.
  • prochaine séance de dédicaces : c'est le 11 novembre 2022, au salon Escap'Livres, à Blain (44), et ça dure jusqu'au samedi 12/11 au soir !
  • mon thriller #instakill a soufflé sa première bougie (et il a dépassé les 300 ventes, mais guère plus 🥹)
  • le 31 octobre est sortie l'intégrale de Vérité : ma première duologie a été profondément retravaillée, la couverture refaite, la mise en page soignée... Je suis super content du résultat, j'espère que vous allez lui réserver un bel accueil 😊
  • et ZE Info exclusive du jour : le logiciel Antidote a véritablement changé ma vie !

Antidote est un logiciel assez connu chez les écrivains. Grosso modo, c'est un puissant outil de correction orthographique et grammaticale, et comme je suis curieux - et que le correcteur de Word est très insuffisant - j'ai fait le choix d'investir. J'ai prix la version à 99€ par an (bah oui, je suis généreux, j'en fais profiter d'autres) et j'ai testé.

 

Une prise en main d'Antidote... pas facile

L'installation se fait bien, par contre, j'avoue que j'ai trouvé que les paramétrages manquaient de facilité. Bon, il faut dire qu'il se connecte à toutes vos applications (Word, bien sûr, mais aussi Outlook, Mozilla, ...) alors ça s'explique.

Le fonctionnement, lui... Bah pour Outlook, pas de souci, dès qu'on envoie un mail, y a un message pour proposer des corrections.

Pour Word, il faut cliquer sur un bouton et ça ouvre une nouvelle fenêtre qui mouline, qui mouline... qui mouline ! Faut dire que j'ai testé direct avec Vérité (pas loin de 100 000 mots !), alors ceci explique sûrement cela. Du coup, j'avais l'impression qu'il fallait jongler avec les deux fenêtres (Word d'un côté, Antidote de l'autre). J'ai dû louper des tutos, hein.

En réalité, les modifications dans la fenêtre Antidote se répercutent directement dans Word. Mieux : si tu actives le mode Révisions, Antidote modifie en respectant ce choix (charge après à l'auteur d'accepter ou de refuser les modifs... Pour soi, ça permet un certain autocontrôle... Pour la bêta-lecture des copains, c'est juste indispensable !).

Bref, j'ai galéré un peu, le temps de trouver mes marques.

 

Antidote : des fonctionnalités de base puissantes

Forcément, j'ai acheté Antidote pour la correction orthographique et grammaticale et je n'ai pas été déçu.

C'est d'un niveau largement supérieur au correcteur de Word (heureusement !) avec un côté très pédagogique en prime, ce qui permet de progresser également.Ce n'est pas magique, hein, toutes les suggestions ne sont pas pertinentes et il loupe certaines fautes (forcément), mais cela permet de faire plus qu'un bon débroussaillage.

Perso, mes bêtes noires, ce sont les adjectifs de couleur (accord au pluriel ou pas ??), les tirets (sur mesure ou sur-mesure ?) mais surtout les accords de verbes suite à des corrections (genre t'es passé dans ton texte de un à deux personnages qui... fait quelque chose).

Il est possible de paramétrer les mots inconnus (en Fantasy, c'est juste indispensable !) en précisant si c'est un nom propre, un nom (pas propre) féminin ou masculin, un adjectif (avec les graphies en genre/pluriel).

Il alerte aussi sur des incohérences de graphies, comme par exemple utiliser ciel et cieux dans un même paragraphe, ou encore sur des mots régionaux (vous voyez, genre pain au chocolat ou chocolatine...).

La correction typographique est aussi énorme : il traque les doubles espaces, les espaces insécables, les tirets pas quadratin, ... et les majuscules accentuées ! Et ça, c'est super pratique, ça évite les oublis de raccourcis clavier.

En bref, l'outil remplit largement sa fonction... Bon à 99€ par an, j'aurais envie de dire, encore heureux !

 

Des fonctionnalités pour le style... magiques !

Sauf qu'à 99€, l'auteur a accès également à des fonctionnalités plus orientées style, qui ne sont pas celles pour lesquelles Antidote est finalement connu. Or ces fonctionnalités ont vraiment changé ma vie d'écrivain.

Style - lisibilité

Via l'ongle style, l'utilisateur a accès à la fonction "Lisibilité".

Cela permet de mettre en lumière les phrases à longue (à l'auteur de décider s'il les conserve ou non, mais il y a un pourcentage d'occurrence de ces phrases...), les mots longs (idem), les mots rares et mes deux fonctions préférées :

  1. les cascades de compléments : vous savez, une phrase en "... d'... car... de... pour... de...". Ce type de phrase accroche à la lecture. Parfois, il n'y a pas le choix de faire autrement, mais le plu souvent, il est possible de retravailler le texte qui n'en sera que meilleur. Le lecteur vous en remerciera.
  2. l'indice de lisibilité, du type Gunning-Fog : cela permet de savoir si un texte est du niveau d'un gamin de CP ou d'un doctorant. Très pratique pour vérifier que ce l'écrivain écrit correspond à sa cible en matière d'âge et d'études... (Si tu arrives à lire ce billet, c'est que tu as à minima le niveau Bac).

Révision - incises

Cette fonction surligne dans le texte les incises, ce type de phrase :

— Je suis content, dit machin d'une voix enjouée.

Les incises font partie de la boîte à outils de l'écrivain, mais trop d'incises tue l'incise. Pour ceux qui en ont à chaque phrase de dialogue, y a sûrement une piste de travail à explorer...

Révision - sémantique

Là, on monte encore en gamme. Antidote permet de détecter la présence et le pourcentage de :

  1. mots positifs et négatifs (bon Ok, j'ai pas trouvé comment exploiter ça, peut-être pour vérifier la cohérence pour un roman sombre (mots négatifs) ou pour un feel-good (mots positifs) ?
  2. mots faibles et mots forts, les premiers méritant souvent une reformulation plus précise et plus efficace (genre en les transformant en mots plus précis). Les mots faibles, ce sont les "un peu de", "certains", "au-dessus de", "non loin", tous ces mots qui manquent cruellement de précision et qui au final ne sont pas signifiants.

Style - tournures

Encore un cran au-dessus, Antidote va traquer (et compter + indiquer un pourcentage d'utilisation !) les tournures :

  1. passives (souvent lourdes et maladroites)
  2. impersonnelles (genre "il y a")
  3. négatives (bon, là, j'ai pas trop vu l'exploitation)
  4. participiales (idem)
  5. adverbales (tiens, Antidote n'aime pas du tout, moi, j'aime bien, ça fait un peu partie de mon style : et vous, vous en pensez quoi ?)
  6. avec lourdeurs : celui-là fait mal. Les accumulations de "ce que j'ai..." ou de "semble être" donnent un texte lourd, le lecteur appréciera leur limitation.

Style - répétitions

Avec cette fonction, c'est l'apothéose !

Antidote traque les répétitions, toutes les répétitions, même celles qui ne sont pas simples (genre oeil/yeux, dans un même paragraphe, pour lui, c'est une répétition). Il donne également un pourcentage et un auteur a vite fait d'atteindre les 20%... Perso, j'adore compter, et mesurer ce taux de répétition, je trouve ça génial (et flippant, aussi - ce billet dépasse les 18% de répétitions).

En soi, les répétitions ne sont pas toutes à éliminer, car cela peut faire partie du style justement.

Mais il faut admettre que quand on voit dans un texte toutes les répétitions surlignées, bah ça fout le seum. Car la plupart sont non seulement évitables, mais malheureuses. J'ai écrit des trucs du genre :

"Il saute sur un rocher. En sautant, il descend du rocher..."

Si si. Enfin, vous voyez, quoi... La traque aux répétitions de façon manuelle est vraiment compliquée, Antidote s'en charge pour vous et c'est juste énorme.

 

Conclusion

L'élimination des répétitions (tout particulièrement) et l'utilisation des autres fonctions citées forcent l'auteur à travailler son texte sur un plan plus littéraire, avec plus de concision (la concision chère à Cyril Destoki, par exemple), mais aussi de précision du langage, en se forçant à aller loin dans l'amélioration du style. Sans aller à créer de maladroites périphrases, cet outil nous oblige à reformuler pour le meilleur et à éviter les "il fait un signe" (il gesticule ?), "elle va doucement" (elle lambine ?), "il marche très vite" (il court ?), "elle se met à parler à voix basse" (elle chuchote ?) et autres joyeusetés. C'est très chronophage. C'est très prenant émotionnellement. Mais le résultat est vraiment là ! Faut-il aller au-delà de la simple correction orthographique...

Car en tant qu'auteurs, notre rôle n'est pas de pondre un premier jet sans fautes : tout l'enjeu de l'écriture, ce qui nous prend le plus de temps, c'est de peaufiner le 1er, puis le 2nd, puis le 3ème jet... Alors, si un outil peut nous aider, pourquoi s'en priver ?

PS 1 : en réalité, Antidote ne me fait pas gagner du temps, bien au contraire, j'en perds énormément ! Mais c'est pour un résultat tellement plus poussé que j'y vais sans aucune hésitation !

PS 2 : petite précision, ceci n'est pas un article sponsorisé, je n'ai aucune action chez Druide, il n'y a ici aucun conflit d'intérêts... Je suis juste un utilisateur lambda ravi ! 😁

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(4 commentaires)

  • Azaël

    Cela fait un moment que je tourne autour de ce logiciel, surtout pour les dernières fonctionnalités que tu soulignes. Je vais finir par me laisser tenter…
    Merci pour cet article !

    • Yoan

      Avec grand plaisir 🙂

  • GOUAST

    Merci beaucoup Yoan,

    j’écris depuis quelques années, et je dois dire que j’hésitais à m’acheter un logiciel !

    Je pense, que grâce à toi, que je vais franchir le pas.

    • Yoan

      Avec grand plaisir, c’est exactement à ça que servent ces partages d’expérience 🙂

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