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Pourquoi j’ai choisi l’auto-édition ?

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Podcast #1 – pourquoi j’ai choisi l’auto-édition

 

Choix cornélien pour les (jeunes) auteurs : par quel biais éditer son roman ? Hé bien dans ce billet de blog, je vais vous expliquer les raisons qui m’ont conduit à opter pour l’auto-édition.

C’est quoi un éditeur ?

Déjà je voudrais commencer par clarifier les choses sur les trois grandes manières d’éditer un livre. Et avant cela, qu’est-ce que c’est qu’éditer un livre ? Les 5 rôles de l’éditeur :

  1. Sélectionner
  2. Peaufiner
  3. Maquetter
  4. Imprimer
  5. Diffuser

Edition à compte d’auteur

Du coup, la manière la plus facile d’éditer un livre, c’est… le compte d’auteur. Je ne vais pas m’éterniser sur ce sujet, puisque cela ressort bien souvent – pour ne pas dire tout le temps – d’une arnaque bien connue. Elle consiste à dire à un auteur (ça marche avec bien d’autres métiers, notamment en profession libérale !) que ce qu’il écrit est tellement GE-NI-AAAAL qu’il faut abSOlument qu’il le fasse imprimer pour la postérité.

Le ressort principal de l’édition à compte d’auteur, c’est l’EGO de celui-ci. Et quand je parle d’EGO, ce n’est pas péjoratif. Car il en faut beaucoup, d’égo, pour écrire et créer un univers tout neuf, puis pour le soumettre à la critique du monde entier.

En quoi c’est une arnaque ?

C’est simple : après vous avoir expliqué à quel point vous êtes génial et que vos écrits méritent tant d’être publiés, on vous demande de l’argent pour cela, et ça, c’est juste inacceptable. Je pars du principe qu’il ne faut jamais payer quelqu’un pour travailler soi-même, ce serait tout de même le monde à l’envers ! Le client de l’éditeur à compte d’auteur, celui qui le rémunère, ce n’est pas le lecteur : c’est l’auteur lui-même, et si ce dernier ne rentre pas dans ses frais, pas d’inquiétude pour l’éditeur ! Lui, il a gagné de l’argent, puisqu’il encaisse sans réaliser aucune des 5 tâches précédents qui incombent à un éditeur.

Edition à compte d’éditeur

L’édition à compte d’éditeur, c’est l’édition traditionnelle.

Un éditeur va sélectionner de potentielles pépites parmi les centaines de manuscrits qu’il reçoit toutes les semaines.

Ces pépites, il va les travailler afin de les rendre encore meilleures, en vue de les vendre et de gagner un peu voire beaucoup (passionnément ?) d’argent.

Dans ce cas, l’auteur est un « simple » pourvoyeur de manuscrit.

C’est l’éditeur qui va tout faire (hormis bien évidemment les corrections éventuelles sur le manuscrit lui-même). L’éditeur versera alors un pourcentage des ventes à l’auteur. On en reparle un peu plus tard.

Auto-édition

C’est la troisième option : l’auto-édition. Là, il faut comprendre que l’auteur change de métier. Si écrivain, c’est un métier, éditeur, c’en est un également… Du coup, j’ai parlé des 5 rôles de l’éditeur : creusons-les.

  1. Sélectionner

En auto-édition, c’est vite vu : l’auteur ne va pas se faire de nœuds au cerveau (ce qui est parfois dommage au vu de certaines publications…)

  1. Peaufiner

Vient ensuite la phase de correction de premier niveau qui consiste notamment à corriger les fautes d’orthographe les fautes de grammaire, les passages peut-être un peu flous. Ce rôle est souvent dévolu à un correcteur dans les maisons d’édition, et c’est aussi un vrai métier.

Mais il existe un deuxième niveau de correction : la correction sur le fond, avec des retouches sémantiques, des retouches stylistiques, des retouches dramaturgiques. Là, c’est souvent un rôle qui est dévolu au directeur éditorial, voire à un correcteur spécialisé un peu plus pointu que le simple correcteur orthographique.

Nota : une maison d’édition sérieuse rémunère des personnes pour cela. En auto-édition, va falloir se débrouiller…

  1. Maquetter

Ensuite vient le moment de la maquette : maquette intérieure – c’est assez facile, nous sommes tous outillés pour cela aujourd’hui – et maquette extérieure, et là, il faut quelques talents complémentaires. Graphiste, c’est aussi un vrai métier qui ne s’improvise pas et qui ne se pratique pas avec un simple word piraté…

  1. Imprimer

Vient alors le temps de l’impression : aujourd’hui, avec l’impression numérique, c’est devenu d’une facilité déconcertante. La vraie difficulté est financière, car l’impression de roman de 250 pages peut coûter de 3€ à 15€, juste en fonction du prestataire choisi (les plus chers proposant souvent, en plus de l’impression, des services… d’éditeur à compte d’auteur. Fuyez, pauvres fous !).

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  1. Diffuser

Dernier temps, celui de la commercialisation. Et c’est ce dernier qui est très compliqué, puisqu’il va falloir que l’auto-éditeur génère lui-même ses campagnes de communication – un vrai métier, encore une fois – mais aussi ses campagnes commerciales, et, je vous le donne en mille, commercial, c’est un vrai métier !

En conclusion, l’auto-édition ne s’improvise pas : il ne s’agit plus d’écrire des livres. Il s’agit de prendre du recul sur eux, de maîtriser des métiers connexes de correcteur, de graphiste, de marketeur et de vendeur. L’auteur auto-édité doit être un véritable couteau-suisse ! Et supporter autonomie et solitude…

Pourquoi alors choisir l’auto-édition ?

Pour ma part, j’ai opté pour l’auto-édition après avoir expérimenté l’édition à compte d’éditeur dans une autre vie. J’en ai été très déçu.

L’édition à compte d’éditeur a des avantages, à savoir :

  1. L’éditeur gère les métiers connexes, l’auteur n’a pas à se soucier d’autre chose que son métier d’écrivain !
  2. L’éditeur est source d’une véritable reconnaissance dans le milieu (oui, une tierce personne a investi de l’argent, du temps, de l’énergie sur votre manuscrit) et cela flatte non seulement l’égo, mais peut aussi booster une carrière d’auteur.
  3. Le manuscrit final est souvent bien meilleur après le flux de corrections itératif auteur => directeur éditorial => correcteur niveau 1 => correcteur niveau 2 => auteur et on recommence (et c’était mon cas, le rendu final était bien meilleur, il faut rendre à Caesar ce qui appartient à Caesar).

Le souci de l’édition à compte d’éditeur est mathématique.

Oui, mathématique.

Phase de sélection : plusieurs centaines de manuscrits par semaine, à raison de 2 heures par manuscrit (qui d’après leurs auteurs sont tous exceptionnels…), il n’y a pas assez d’heures dans une semaine pour qu’une seule personne les lise tous. Autant dire que la phase de sélection nécessite, pour l’auteur, pas mal d’abnégation et… de chance (ou de réseau, entendre copinage, j’y reviens plus tard). Comme les CVs dans le cadre d’une recherche d’emploi, nombre de manuscrits partent directement à la corbeille (avantage, de nos jours, les manuscrits transitent par mail !).

Plus gênant à mon sens, si contrat il y a, l’auteur fournit son manuscrit et il recevra en contrepartie des exemplaires d’auteur et une rémunération au pourcentage (parfois même un à-valoir). Et là potentiellement, l’auteur peut être complètement dépossédé de son ouvrage, puisque il n’aura pas son mot à dire pour :

  • le titre
  • la couverture
  • la quatrième de couverture
  • les modalités de diffusion
  • les campagnes de communication

Bref c’est l’éditeur qui gère tout… ou pas. Ce « ou pas » est important puisque l’auteur n’a pas beaucoup de recours dans ce cas-là pour faire valoir ses droits. Dans mon cas, l’éditeur n’a pas vraiment géré (délais de 6 mois sans donner signe de vie, aucune campagne de communication, aucune véritable diffusion, aucune info sur les ventes) et on ne découvre sa médiocrité qu’après coup.

Pour quelles raisons l’éditeur n’a pas fait son job ? De nouveau, les mathématiques ! N’oublions pas une chose : l’éditeur reçoit peut-être plusieurs centaines de manuscrit par semaine, mais pour pouvoir vivre, il a besoin d’un fond de livres de plusieurs centaines d’auteurs.

Conséquence directe, un éditeur doit choisir entre partager son temps sur l’ensemble de ses auteurs (à part égale, et donc personne n’en profite vraiment, l’effort est trop dilué) ou alors prioriser.

Devinez quoi : les critères de priorisation dans une activité business sont assez classiques :

  1. les auteurs fortement « bankable » avec lesquels il pourra gagner beaucoup d’argent tout de suite, du fait d’une notoriété déjà établie ou d’un réseau de diffusion déjà présent (bref, un auteur avec beaucoup de “copains”)
  2. les auteurs qui sont eux-mêmes des “copains”

(Ces deux catégories ne sont pas incompatibles)

Oui, le copinage est extrêmement prégnant dans le monde de l’édition (et pas que). Si vous n’aimez pas cela, je vous invite à respecter la règle des 5C : C’est Con mais C’est Comme Ça.

Le gros avantage de l’auto-édition, c’est donc l’indépendance totale, la LIBERTÉ, avec comme inconvénients qu’il faut tout faire tout seul. Cela nécessite donc bien plus de compétences que celles qui sont requises pour être un bon écrivain.

Par contre, il y a un autre avantage mathématique à l’auto-édition : les finances !

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Un éditeur vous rémunère au pourcentage, assez classiquement 8 à 12 % des ventes hors taxes. Prenons un livre broché vendu à 20 € HT pour lequel vous auriez négocié un contrat d’édition à 10 % (c’est déjà pas mal). Vous allez donc toucher 2 € par exemplaire vendu.

En tant qu’auto-éditeur, vous allez empocher ce qui revient de droit à l’éditeur, soit entre 5 et 7 fois plus par exemplaire vendu. Simulons le plus pénalisant, à savoir un facteur 5.

Si vous vendez 300 livres via votre éditeur, vous allez toucher 600 €. En auto-édition, vous allez toucher 3000 € pour le même nombre de livres vendus. Ou autre manière de voir les choses : en vendant 60 livres, vous gagnerez autant qu’en en vendant 300 avec un éditeur. Et 60 livres, c’est carrément jouable en attaquant directement famille et amis. Alors que 300 ventes, ce n’est pas gagné.

Car le drame de l’édition est là : passer par un éditeur n’est ni nécessaire pour faire un carton (l’histoire de Cinquante nuances de Grey le prouve) ni suffisant (la plupart des livres édités à compte d’éditeur ne génèrent quasiment pas de ventes, ce sont les pépites « bankables » qui font vivre le tout).

Donc en auto-édition, vous pouvez gagner du temps, des allers et retours, des compromis, de l’argent… mais il faudra tout faire, tout seul, et cela n’a rien de facile ! D’ailleurs, c’est tellement pas facile, que je ne peux qu’en appeler à votre bon cœur : Vérité est en vente sur Amazon, en e-book et en broché, et si vous voulez soutenir un auteur auto-édité, faut pas hésiter !

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